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ETOFFES
(r Broixellcs, a faire audit seigneur une robe de quatre garnemens,
a fourree de menuvair, pour la veille des Grans Pasques, 35 l. pJ. a)
Il y avait le drap raye de Gand : a Jehan Perceval. drapier, pour
f: six aunes d'un raye brun de Gantmtn Le tanne: a Jehan Peri-
u gon et son Varlet, cousturiers, pour la facon d'une robe de quatre
a garnemens de drap dc tanne, je pieca achetee pour le Roya. a Le
drap decarlate et le drap violet teint en graine, le pers de Chalons,
de Louvain, le souci et le souci de graine, le verd, le verd-gai et le
verd fin". Pendant les xivff et xve siecles, ces draps de laine etaicnt
portes par la plus haute noblesse, et habituellement on en faisait un
vctement complet, chausses, cottes et surcottes, corsets, manteaux
et chaperons. Les miniatures du XIVÜ siecle, en effet, nous montrent
parfois des personnages nobles vetus des pieds a la tete d'une etoHe
de morne couleur et qui parait etre de la meme qualite. Cotte mode
semble meme avoir ete adoptee par les hauts personnages : (r Ledit
a 'l'assin pour la fagon de une robe de trois garnemens pour le Roy.
a du drap azure achete de Michiel Girart piecä, c'est assavoir :
c cote, seurcot, bosse et chaperon dudit nayf (drap neuf); et cinq
u paires de chances, tout pour le Roy i. n
La serge, elotfe croisee de laine, parait avoir ete employee pen-
dant le moyen äge, plutot pour faire des tentures et des couvertures
de meubles que des habits ; cependant, il en est fait parfois mention.
Il est question de serges dans lesquelles il entre du fil, et qui parais-
sent etre des sortes de tapisseries.
La toile de lin ou de chanvre n'etait guere employee que pour
faire des robes de dessous (chemises), pour des doublures et princi-
palement pour composer les vetements de dessous des armures. soit
de mailles, soit de plates. Cependant, le bas peuple se servait de
grosse toile pour faire des braies, des cottes et des chaperons. On
fabriquait des toiles fines a Reims, pendant les XIlIÜ et xiv" siecles,
a Compiegne. Il y avait la toile fine ou deliee qui servait a faire les
cottes de dessous; les toiles de Morigny la grosse toile de La-
valguion, et la toile dite a bourgeoise n.
On fabriquait aussi en Italie des etoffes de lin et soie qui etaient
' Compte rfElienne de la Fontaine, 110 partie,
2 Ibid.
3 Journal de [a däpense du roy Jean en Angleterre, 1359, 1360.
i N'ayez le tableau des prix de ces (Etoffcs ä, la fin du recueil des Comptes zlafargent.
rles rois de France, par M. Douüt d'Arcq.
Journ. de la zläpense du roy Jean en Angleterre.