IÄTFOFFES
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fabriquait beaucoup de tissus de soie vers la lin du xiv" sieele, la
mode des tissus de plusieurs couleurs et or parait avoir domine, Le
beau manuscrit de Lancelot du Lac, de la Bibliotheque nationale,
dont les miniatures sont dues a une main italienne, nous montre
plusieurs de ces tissus de couleurs variees, generalement sur fond
blanc. On fabriquait en France des tissus de diverses couleurs a
dater du xmc siecle, mais ces tissus netaient pas adaptes a des vete-
ments de luxe; detaient des etoffes de lin ou de laine (pl. Xi). Le
goüt pour les etoffes de soie multicolores ne parait pas sotre repandu
en France, meme a Fepoque ou la noblesse affichait un luxe scan-
daleux dans ses habits, dest-a-dire de 1380 a 11110. Ce n'est que
plus tard, vers le milieu du xv" siecle, que l'on voit, et cela tres-
rarement, employer pour les vetements des etoffes dans lesquelles
avec l'or il y avait plusieurs tons. Bien avant cette epoque, les
etoffes de soie de couleurs diverses melees a l'or, et meme aux
perles, semblent avoir ete specialement reservees aux vetements
sacerdotaux. L'etole de saint Tliemas Becket nous fournit un exemple
de ces sortes de tissus (pl. XI).
A dater de la {in d11 X1110 siecle, les brocliages d'or sur fond uni
sont tres-frequents. Mais c'est vers 1450 que l'on voit apparaitre,
pour les velements des deux sexes, les draps d'or en plein ou d'or
faisant fond avec ornements rouges ou bleu fonce, plus souvent
rouge sang de boeuf.
Il serait difficile de dire si certaines etolfes et certaines couleurs
etaient affectees aux vetements de certaines classes en France, et
tout ce que l'on a ecrit a ce sujet ne repose pas sur des donnees
certaines.
La couleur verte etait, pretend-on, allectce, par exemple, aux
chevaliers; mais les documents ecrits ou figures ne paraissent pas
probants, tant s'en faut. La pourpre (etoffe) etait reservee aux per-
sonnes souveraines, ce qui Wempechait pas les suzerains de porter
des etoffes d'une autre qualite. Il faut observer, d'ailleurs, que les
edits solnptuaires n'ont jamais eu en France une action eflicace et
durable. La mode a toujours ete, chez nous, plus forte que les edits,
et la frequence meme de ces edits prouve leur inefticacite. Aussi,
il dater du milieu du xlv" siecle, la haute noblesse avait-elle pris le
parti, pour se distinguer, de porter des vetements armoyes. Cela etait
non-seulement un grand luxe, mais donnait au vetement une valeur
independante de sa richesse comme matiere ou fagon. Ces etollLs
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