DEUIL
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sur la tete de maniere que le point b füt place au milieu du front,
puis, prenant les deux bords art du voile, on les ramenait sur ce
point b, ou on les attachait avec une epingle.
Ijetiquette reglant les vetements de deuil pour la noblesse ne
parait pas avoir etefixee avant le regne de Charles V. Pendant les X110 et
X111" siecles, les hommes, aussi bien que les femmes, portaient des
vetements longs, et les vetements courts etaient reserves a 1a classe
inferieure. Si l'on prenait le deuil, la forme des habits ne chan-
geait pas, et l'on se contentait de les tailler dans des etoffes de laine
sombres et de ne les point orner de passementeries. Mais lorsque,
vers 1330, on se mit, dans les classes elevecs, a porter des veteinents
serres et courts, ces habits etaient trop opposes, par leur coupe, a
celle qui convient au deuil; on en changea donc la forme, et les
vetements longs furent admis pour les personnes qui pleuraient la
mort d'un proche. Le manteau a capuchon fut considere comme
l'habit de deuil par excellence, pour les femmes comme pour les
hommes, et ce manteau, depourvu d'ornements, double de fourrure
grise avec passe-poils blancs, dut etre porte pendant un temps plus
ou moins long, en raison du degre de parente qui existait entre le
mort et les survivants. Cependant, les dames nobles portaient, apres
la mort de leur epoux, une coill'ure qui indiquait leur qualite de
veuvel. Cette coiffure consistait en une barbette avec guimpe ct
voile blanc, et n'etait point quittee, leur vie durant, par les femmes
qui tenaient un rang tres-eleve dans la societe. Ce n'est pas a dire
que cette coiffure fut uniquement reservee aux veuves de la haute
noblesseg, mais il est certain que les reines meres ne la quitterent
pas a dater du commencement du XlVe siecle. Un beau manuscrit de
la Bibliotheque imperiale 3, ecrit a la fin du regne de Philippe V, dit
le Long, contient une traduction de Boece par Jehan de Meung. Cette
traduction est precedee d'une dedicace ainsi conque : a A toy royal
a mageste tres noble prince par la grace de Dieu roy de France
(f Phelipe le Quint (le Long), je Jehan de Meun qui jadis ou romant
a de la Rose puis que Jalousie ot mis en prison Belacueil enseignai
c la maniere du chastel prendre et la rose cueillir....., etc. i) Or, la
miniature qui est en tete de cette dedicace represente l'auteur Jehan
de Meung ecrivant sur un pupitre; devant lui est une noble dame
Jycz FarLicIc
IOSSGS
2 Voyez ä cc sujet, ä l'article COIFFURE, les reprüsentulions de princesse
de la bavette, avec voile et guimpe, n'ayant pas la qnalitd do veuves.
3 Franqais, (zontcxlunt Ic Livre rles esclze: de frfxrc Jehan de Viguzyv, le Livre
vernemcnt des -ro1's, et la traduction de Boäcc de Jcnu de Meung.
zoifWacs
du gou-