CORSET
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On confond souvent le corset avec le surcot et mcme avec le peli-
con, par la raison que le corset, comme le surcot ct le peligon.
se met par-dessus le pourpoint ou la cotte; mais le surcot est plus
ample que n'est le corset pour l'un et l'autre sexe. Il n'est pas, dans
l'habillement des femmes, toujours garni de manches, tandis (lue le
corset en possede. Nous ne croyons pas, du reste, que la distinction
entre ces deux vetemeilts, le corset et le surcot, ait jamais ete bien
tranchee. Il en etait de ce vctement comme dc quelques habits
de nos jours qui peuvent cire confondus (pardcsstts et paletot, par
exemple). Le corset des hommes comme celui des femmes est tou-
jours ajuste a la taille; coupe qui n'appartient pas specialement au
surcot. Dans ce qu'on appelait une robe, Gest-a-dire un vetement
complet, il y avait souvent deux surcots; l'un de ces surcots pou-
vait etre un corset.
Dans les comptes, Faunage des corsets dthomme indique une
certaine ampleunjusque vers 4400; et, en effet, ces corsets avaient
l'ampleur d'une robe avec manches. On appelait corset sangle, celui
qui n'etait pas double de fourrures. Voici (fig. 5) le corset elegant
des jeunes gentilshommes vers M151. Ce corset, de velours de soie
ou de drap de laine fin, est fourre, pourtile au bas, agrafe sur les
cotes, sans collet. Le collet visible est celui du pourpoint ou de la
cotelle. Les manches, tres-amples et bouillonnees aux epaules,
sont fermees et fendues lateralement en laissant voir les creves des
manches du pourpoint a travers lesquels apparait la chemise. La
taille tres-longue et tres-serree, sans autre ceinture qu'une mince
ganse, commence immediatement au-dessus des hanches. Les plis
sont tixes, cousus et forment la taille; ils sont reunis sur le ventre
et divise-s en deux groupes derriere le dos jusque la ceinture, d'au
ils tombent en un seul faisceau sur les reins. Il fallait, d'ailleurs, que
ce vetement fut taille avec une parfaite precision, qu'il collat exac-
tement sur le haut de la poitrine et le milieu du dos, et ne laissat
pas voir les agrafures sur l'un des cotes et l'une des deux epaules.
Lagrafure laterale de la ceinture allait se perdre sous le cote du
faisceau des plis du devant, de telle sorte que le vetement suivit le
contour des hanches sans jonction apparente. On portait ce vete-
ment a la ville avec des chausses collantes, sur lesquelles, si l'on
montait a cheval, on passait de longues bottes justes, faites d'une
peau souple, noircie, avec revers clairs au haut des cuisses (voy.
en A, tig. 5). Sur ce corset, les nobles portaient une ehaine tine a
Girart (le Nevers,