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COIFFURE
Vostre afublcr est comme un grant cabas ;
Bourriaux y a de coton et de laine,
Autres choses plus qu'une quarantaine;
Frontiaux, filez, soye, espingles et neux;
De les trousser est ä vous lres grant pains;
Rendez l'emprunt des estranges cheveux.
Faictes vo eliief des vostres proprement.
Sanz faire ainsi 1a torche depesas,
Sanz adjouster estrange habillement,
Quo cicstrousser fault, C0111 jument ä bas.
(Ihuscune nuit, et jetter en un tus,
Puis au matin fault retrousser sensnigne,
Aide avoir; l'oeuvre d'une sepmainc
Y convient bien, et qu'on1 soit deux et deux
A ce trousser; pour tei chose villaine,
Rendez l'emprunt des estranges cheveux.
Onques ne fu si lourde afublemeul,
Ne si cornu visaige faiL de chas (üchafamldüj
Et si dcsplaist ä tous commuudnxent,
Tel chicf fourrd d'eslrangc chanvcuas;
Cornes portez connue font les lymas.
Du voslrc poil; d'autre ne vous souvicngne;
(lslcz du tout ces graus hurcs bcleux
Qui vous dclfont; nulle plus ne les praiugm
Rendez Fempruut des eslrangcs cheveux.
ENYUY
Jeusnes dames cnvoy lele lriquedundaine
Ne portez plus; aux vielles en convicngnc.
Soit vos atours humbles ct gracieux,
Plaisans ä touz, Dieu en hien vous mainliengm
(Jar raison dit qui veult que tout le craigue :
Rendez l'emprunt des eslranges cheveux. v
Si, tout au long, nous avons cite cette ballade, c'est qu'elle mot
en lumiere quelques details interessants. D'abord, comment les
femmes faisaient abus des faux cheveux; comment elles se coif-
filient chaque jourl; comment ces coiffures elaient monlees par des
l On su fait trop souvent, sur tu muyuu aigu, les idües les plus fausses. blzaintcs fois,
110118 avons entendu dire, devant les statues qui nous rcprC-sentcut des personnages du
"me Ülwmlmquo u ces gens-lit ndevaicut se fuirc coiffer une fois la semaine, ainsi que C811
S0 Pratique dans quelques coutrccs de Fltalie chdries des peintres. Or, les vers cFEustache
Deschamps disent u qu'il fallait d6truussui' cet attirail connue on (lüsharnache sa jument,
chaque nuit, et lu rcnmutcr tous les ruutins v.