COIFFURE
182
pellent la coutume chez les nobles, au x11" sibcle,
grand soin non-seulement de la barbe. mais des cheveux
de
prendre
Dcsor son pis gisoil sa grant barbe florio,
DÜSQIIG vers lu bruiol blancc con flor magie.
Par (Ierrier ses espaullcs est su crinc vergi
A .III. fiex (Fermier galouüc et Lreuchäc,
A botons jnffarius Yavoit cstroit ploic ;
Li chnpiax de son chicf valoit tote Pavie 1.
Ainsi des {ils d'or et des boulons ornes de pierreries cätaient LFOSSÜS
avec la chevelure des hommes nobles, lorsqu'ils präsidaient quelque
solennile.
Dans les bas-reliefs de la nef de Vezelay (1100), les personnages
couronnes sont cependant representes imberbes, ce qui ferait sup-
poser qu'alors, dans cette partie de la France, (fetait une marque
de suzerainete d'avoir les cheveux longs et la barbe rasee.
Quelques commentateurs admettent que le mot guernon doit
s'entendre comme cheveux des tempes, et en effet, dans la chanson
de Gui de Bourgogne, on lit ces vers :
Dus Nuimes dc Baivierc au est saillis au piüs;
S011 manlel lest chaoir. qu'est ä or cntaillifis,
Sa barbe li balaie jusL-fau ncu du hraier,
Par desour les oreilles oI; les gucruons trecilf-s,
Derier cl haterel 2 gcnlemcnt atachiüs ;
Mult ressemble bien Isrince qui terre ait 21 baille:
Et plus loin
Sa barbe li balaie jusn
Par desus les oreilles
Hui neu du hraiex"
nl les grcuons trc
D'apres ces derniers textes, qui datent de la seconde moitie du
X110 siecle, on doit admettre que les guernons sont des moches de
cheveux partant des tempes, tressees et passant dessous ou dessus
les oreilles, pour s'attacher derriere le cou, par-dessus la masse de
cheveux couvrant la nuque et les epaules. Il nRätait guere possible
de tresser les moustaches et de les attacher de cette fnqon. Alors,
composäe par
1 La Conquäte de Järusalenz, vhzint VI, vlers 33676 et suiwx,
Richard et renom. par Graiudor de Douai, publ, par C. llippeuu.
2 Hatcrel, chignon du cou.
3 Gui 11e Brun-gagne, vers 1417 cl; Suiv.
5 11h11., vers 11839.
le pblex