COIFFURE
180
ouvrage, il est certain que, sous les Carlovingiens, la coiffure etait
pour les deux sexes une affaire essentielle. Les monuments de cette
epoque, manuscrits, bas-reliefs, nous montrent les hommes et les
femmes de condition noble avec des cheveux longs, tombant der-
riere les epaules et laissant les oreilles libres. Les cheveux, divises
en deux parts sur le haut du front, sont parfois maintenus par un
cercle. (Jeux des hommes descendent un peu au-dessous des epaules;
ceux des femmes, jusque la hauteur des reins, frises ou plutot
ondes sur les tempes. Alors, du IXÜ au x0 siecle, les laiques ne
portaient pas la barbe, et les clercs, auxquels il avait ete interdit
jusqu'alors de la laisser croitre, commencerent a la porter courte.
A la (in du x9 siccle, les hommes ne portaient plus les cheveux longs
mais coupes a la hauteur du milieu des oreilles et tombant regu-
lierement autour du crane (fig. 1) l. Avec les cheveux ainsi disposes,
1 l 7, f."
vifwqfwf.kac;ill
V
-
a x 1P
la barbe etait taillec assez court, quelquefois en pointe. Les Nor-
mands, au moment ou ils commenceront a selablir sur le sol des
Gaules, ne portaient que les moustaches ct se rasaicnt le menton ;
leurs cheveux etaient courts et ne descendaient que jusqu'i1 la
nuque. Vers la lin du x" siecle, les laiques, en France, reprennent la
barbe, mais pointue et scparee des moustaches, qui sont coupees car-
rement. Les Normands, sous Guillaume le Batard, ne portaient point
les moustaches, et quand ce prince eut conquis FAngleLerre, il obligea
ses nouveaux sujets a couper les leurs, car les Saxons les laissaient
croitre, et ne suivaient pas en cela la mode des Normands. Gre-
goire VII envoya aux eveques des ordres severes pour qu'ils eussent
a faire couper la barbe des clercs dans leurs dioceses; car, malgre
les canons, tout le clerge portait de nouveau la laarbe dans l'Occi-
Panneau
(ZOÜW