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PURE
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COIFFURE, s. f. Nous comprenons dans cet article tout ce qui con-
cerne l'arrangement des cheveux et de la, barbe, ainsi que les orne-
ments dont on les couvre; les articles Auurssia, CHAPEAU, Cnxrnuox.
Colrrs, traitant des vetemonts de tete qui ont un caractere d'utilite.
Nous rfentreprendrons pas do discuter sur les modes diverses qui
furent en usage dans les Gaules au moment de l'invasion des peu-
plades germaniques, relativement a la maniere de porter les che-
veux, de les teindre et de les nourrir. Les races aryennes etaient
renommees, de toute antiquite, pour la beaute de leurs longues
chevelures blondes; et les poetes ont donne a la plupart des divi-
nites de l'0lympe grec des cheveux blonds. A Rome, les chevelures
des Germains etaient vendues aux elegantes pour parer leurs tetes,
et, a defaut de faux cheveux, les dames teignaient ou poudraient
ceux que la nature leur avait donnes, pour en dissimuler la couleur
sombre. Pendant le moyen age, la couleur blonde des (zheveux est
consideree comme la seule qui puisse accompagner un beau visage, et
il faut dire que les races conquerantes des Gaules qui composeront la
caste noble etaient renommees par l'abondance et la couleur fauve
de leur chevelure. Les chefs francs portaient les cheveux longs;
c'etait un signe de noblesse, une marque du rang qu'ils occupaient ;
ils les entretenaient avec grand soin et les laissaient tomber naturel-
lement sur les epaules. Gregoire de Tours dit 1 c quo les Francs,
a ayant traverse le Rhin, passeront dans la 'l'huringe, et la, dans les
a districts ou les cites, ils se donneront des rois chevelus (regcs
o crinitots) pris dans la premiere et, si je puis parler ainsi, dans la
s plus noble de leurs familles (nobiltori suorimt familier); ce que
a prouverent plus tard les victoires de Clovis, que nous raconterons
a bientot. a) Cet usage de porter les cheveux longs se conserva long-
temps chez les hommes de race noble: les laisser en desordre etait
un signe de deuil; les couper, la plus grande marque d'humilite et
une sorte de degradation. En effet, lorsque Clovis eut vaincu Cha-
raric, qui regnait a Terouanne, il le fit tondre, lui et son tils. Or,
comme Chararic se plaignait de son humiliation et pleurait, son fils
lui dit : a Ces branches ont ete coupees sur un arbre vert, et ne
a sont pas entierement dessechees; bientot elles repoussoront et
1- grandiront de nouveau. Plaise a Dieu que celui qui a fait tout cela
a meure aussi promptement l a Ce propos ayant ete rapporte a
Clovis, il le prit pour une menace, il fit trancher la tete aux deux
princes f.
l Lib. Il, cap. 1x, ifapres Sulpice Aloxaudro et rlhutros auteurs.
2 (lrog. Turon. Ilisl. Franc., lib. Il, cap. xu.