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publiques du royaumel. Les voitures ne furent longtemps que de
veritables charrettes non suspendues 51 quatre roues, auxquelles on
attelait des chevaux montes par des postillons. Ces moyens de loco-
motion furent tellement communs, qu'au X1112 siecle des lois somp-
tuaires les interdirent aux classes moyennes? Les femmes nobles,
les abbes, voyageaient dans des chariots; et les miniatures des ma-
nuscrits du XIIIG siecle nous en ont transmis un grand nombre qui
tous affectent la forme d'une charrette a quatre roues cigales de dia-
metre (Hg. D3, avec brancards ou timons, trainee par des attelages
aecouples ou en fleche et des postillons. Si ces voitures etaient fort
simples comme forme et combinaison, elles etaient enrichies de
peintures, de dorures, recouvertes detoffes posees sur des cercles,
comme nos voitures de blanchisseurs; ä Pinte-rieur, des coussins
ctaient jetes sur les banquettes disposees en travers. On entrait dans
ces chars par derriere comme on peut encore entrer dans nos char-
rettes, et souvent cette issue etait fermee par des chaines ou des
barres d'appui. Du reste, le coffre, jusqukt la lin du xvesiecle, repo-
sait sur deux essieux, sans courroies ni ressorts; et les essieux etant
fixes, paralleles, il fallait sly prendre de loin pour tourner. Gräce ä
une grande quantite de coussins, a des etoffes epaisses, on pouvait
encore voyager longtemps dans ces charrettes, menees d'ailleurs
x a Qui cum adfuisset (Rauching), priusquam eum rex suo jussisset adstarc oonspectui,
datis litteris, et pueris destinatis cum evectione publica qui res ejus per loca singula
debercnt capere... v (Gräg. de Tours. Hist. Franex, lib. IX.)
g Glass. et Räpert, par M. le comte de Lahorde, 1853.
1 Manuscr. Bibl. mm, anc. fonds Saint-Germain, n" 37 (xme suäcle).