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VIE
Pluvläa
HAUTE
BOURGEOISIE.
ces soins infinis, de ces habitudes de bien-etre, de ces menus details,
qui appartiennent a une socicte tres-raffinee. Nous allons essayer
de resumer les passages de ce traite qui se rapportent a notre sujet.
Notre auteur recommande a sa femme de prendre soin de son mari,
dansla crainte qu'il ne seloigne d'elle. Les hommes, dit-il, doivent
s'occuper des affaires du dehors ; c'est aux femmes a avoir cure de
la maison. Le mari ne craindra ni le froid, ni la pluie, ni la grele,
ni les mauvais gltes, s'il sait au retour trouver ses aises, a estre des-
a chaux a bon feu, estre lave des laids, avoir chausses et soulers
a frais, bien peu (repti), bien abreuve, bien servi, bien seignouri
a (traite en maitre), bien couchie en blans draps, et cueuvrechiels
a blans, bien couvert de bonnes fourrures... Trois choses, dit-il,
a chassent le preudhomme de son logis : c'est assavoir maison de-
couverte, cheminee fumeuse et femme rioteuse...., Gardez en
a yver qu'il ait bon feu sans fumee, et entre vos mamelles bien
a couchie, bien couvert, et illec Yensorcelltz. Et en este gardez que
a en vostre chambre ne en vostre lit n'ait nulles puces, ce que vous
u povez faire en six manieres, si commefay oy a Plus loin,
il recommande a sa femme de se garantir des cousins (cincenelles)
au moyen de moustiquaires (cincenelliers), des mouches, en pre-
nant certaines precautions encore en usage de nos joursk L'auteur
parle de chambres dont les fenetres doivent etre bien closes de
a toile ciree ou autre, ou de parchemin ou autre chose. On pour-
rait croire, d'apres ce passage, que les chassis de fenetres des habi-
tations bourgeoises, au xvc siecle, n'etaient fermes que par de la
toile ciree, du parchemin ou du papier huileg mais cependant on
employait depuis longtemps le verre a vitres, et l'on en trouve des
traces nombreuses dans les constructions memes des xivc et xv" sie-
cles, et des representations dans les peintures et les vignettes des
manuscrits. Nous pensons que ces toiles cirees, parchemins, etc.,
s'appliquaient bien plutot sur les volets dont on laissait une partie
decoupee a jour. Cette precaution etait d'autant plus utile pour se
garantir du froid, du soleil et des mouches, que les verres a vitres
n'etaient alors, dans les habitations, que des boudines, dest-a-dire
de petits culots de verre circulaires reunis par un reseau de plomb.
L'air devait passer entre ces pieces de verre, et le soleil, traversant
ces lentilles, eüt ete insupportable si l'on n'eut tempere son eclat
par des chässis tendus de toile ou de parchemin.
' Tome I, art, vu, p. 169 et suiv.
2 "Voyez la note, t. l, p. 173, le Illfinagier.