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VIE
Pnlvfim
HAUT
BTIURGEOISIE
a Ne de taille, franc camelin :
a Ne de Goudale, sadc vin,
a Souloient dire les anciens,
a Non se pourvoit. faire pour riens.
a Se au prince failloit conseil querre,
a On s'il survenait une guerre,
a De quoy lny sauroyerlt uyder?
u Ne le me vucillicz demander".
Ailleurs le Sarrasin
reproche aux Frangais les abus du
temps
a Vous avez une autre police
ff Qui certes me sanible trop nice,
u Qifentre vous je voy ces truans
a Vuulans contrefaire les grans;
a Se un grans portait manlel en ver,
u Incontinent un vilain sers
a Aussi se prent en ver porter
a Pour les bien nobles ressambler.
Puis, c'est le Juif qui demande a rentrer en France; car les mar-
chands, dit-il, se livrent, a l'abri de leur negoee, 11 une usure cent
fois pire que la sienne. J ehan lui reproche de ne cultiver aucun art.
de rfetrc ni laboureur ni marin :
Pourquoi estes-vous venus cy?
Le Juif räpond
a Loy de Dieu, Sire, je vous pry
a Que vous me veuilliez escouter :
a Je suy 951 venus espycr,
u Par mandement de nos Juifz,
a Se nous pourrions estre remis
a Et retourner en ceste terre.
a Nous avons oy que tel guerre
a Y font les usuriers marchans
a Qu'ilz gaignent le tiers tous les ans 1
a Sy font secrätement usure
a Tel qui passe toute mesure,
u Car il fauldra grana gage perdre
a Se cilz ne vient au jour por rembre;
' Llfäpparilion de Jehavz de Meun, par Honorä
Publ. par la Sociäuä des Biblioph. frang, 1858.
Bonet,
prieur de
Salon, XIVC siäcle.