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VIE
PRIVEE
NOBLESSE
FEODALE.
est celui-ci : une haute table, a ilaquclle seaient le roi de Portugal,
quatre iäveques et archeveques, le duc de Lancastre, un petit
(t audessous du roi, et audessous du duc le ceinte de Novarre et le
a comte dälngousse, Port-ingualois. D Deux autres tables separees,
probablement disposees en retour, ainsi qu'il etaitdkisage, pour les
grands maitrcs des ordres, les hauts barons, les dignitaires, abbes
et ambassadeurs. Dlautres tables separees etaient reservees pour
a les chevaliers et escuycrs de Portingal, car oncques Anglois ne
u sist a table ce jour en la salle ou le grand disner fut ; mais ser-
a voient tous chevaliers et escuyers d'Angleterre, et asseoit ä la
a table du roi messire Jean de Hollande; et servit ce jour le vin
cf devant le roi de Portingal Galop Ferrand Percek, Portingzilois; et
cf devant le duc de Lancastrc, le vin aussi, Thierry de Soumain de
a Ilainaut. Le disner fut grand et bel et bien etoffe de toutes choses;
a et y ot la grand foison de menestrieux qui tirent leur inetier. Si
a leur donna le duc cent nobles et aux heraults autant, dont ils
a crioient largesse a pleine gueule... Apres le repas: a Vous
(i. vissiezvarlets ensonnies (empresses) de descendre draps et de-
a trousscr, et ne cesserent toute la nuit; et le dimanche on mit tout
a a voiture n
Pendant ces banquets, le siege du prince etait ordinairement
couvert d'un dais et sa table plus elevee que les autres. Les con-
vives xfetaient assis que dlun cote ; les tables assez peu larges pour
que le service püt se faire en lace des personnes assises. Au Xv"
siecle cependant, on zivait deja des tablesdoubles fort larges et sur
lesquelles on representait meme diverses scenes. Le ceremonial de
ces repas de fetes est decrit tout au long dans PEstat de la wzaison
du duc Charles de Bott-rgmzgize (Charles le Temeraire) compose par
Olivier de la Marche 2. Le service etait fait, lorsque le suzerain pre-
sidait au festin, par des nobles, souvent a cheval; dans l'intervalle
des services, on representait quelque fable dialoguee en vers, ou des
pantomimes, que l'on appelait des entremets. (Voyez notre pl. XVll,
qui figure un de ces repas de cours pleuieres vers la seconde moitie
d.u xivt siecle.) Sauf les personnes suzeraines, tous les convives
etaient assis sur des bancsif recouverts de tapis et coussins. Le pave
etait jonche de feuillees et de fleurs. Les nappes etaient peluchees
' Froissart, Ghrozu, liv. Ill, chap. XLI, äditJiuchon.
2 Voyez la Nouv. Collect. des mdm. relatifs d Fhist. de France, par MM. Michaud et
Poujoulat, t. III, p. 579 et suiv. Ce cärämomal est. des plus curieux et däcrit jusque dans
les moindres dätails.
a D'un le nom de banquets.