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VIE
PRIVEE
DE
NOBLESSE
FEODALE.
La planche XVI nous donne une garde-robe de la mäme äpoqxxel.
On voit, louL autour de la luiäce, des armoires et bahuts destinäs
ilrenferlner les vätelncnls, les armes, les bijoux, des provisions
(Vätoffes. Au. centre, une table basse pour les tailleurs, les cou.-
_seuses, etc.
COURS.
FETES ,
BANQUETS.
La salle principale des chüteaux, la grand salle, n'etait jamais trop
vaste; et lorsqulon examine le plan des chateaux hatis depuis le
Xlle siecle, on reconnalt que les salles occupaient un espace conside-
rablc comparativement aux autres pieces. C'est que, par le fait, la
vie du chatelziin et de ses hommes se passait dans la grand salle,
lorsqu'il Ifetait pas en course ou en chasse. (ffetait u qu'il rendait
lajustice, qu'il assemblait ses vassaux, qu'il donnait des fetes ct
banquets.
Guillaume le Roux {itbfitir pres de l'abbaye de Westminster, ou
les rois normands residaient souvent, une salle, une des plus riches
du monde, dit la chronique : a Angois k'clc fust parfaite, le vint
a veoir, si le blasma moult durement (la salle), ses gens li deman-
x derent por coi il le hlasmoit, s'elc li sambloit estre trop grans.
a Par Diul dist li rois, chou nlest nulle chose : elle est trop grans a
a chambre, ct trop petite a sale? w
ll prit fantaisie aGuillaume de tenir une cour pleniere dans sa
nouvelle salle ; elle nlctait pas encore couverte. a Or oiies que il fisl:
a toutes les escarlatcs (etoffe de soie) de Londres Iist prendre, si en
a Üst couvrir sa sale ; ct tant comme la fieste dura, fu-elle couvierte
(4 d'escarlatc.
On ne setonne pas des dimensions extraordinaires donnees aux
grand salles des palais et" chateaux, lorsqu'on voit quel etait le nom-
bre dc personnes qu'il y fallait reunir dans certaines circonstances.
' Au chütczui de Pierrefonds, il reste des traces de ces garde-robes hoisees et garnies
de tablettes. Dans ces picces citait ordinairement une chaise percäe ou un siege d'ai-
sances; ce qui Nempüchait. pas de recevoir les intimes dans cette annexe de tonte
chambre E1 coucher, A Pierrefonds, les garde-robes sont munies de chcminees et de
sieges (Yaisances.
' Hist. des ducs de Normandie, (l'api-es deux mss. de la Biblioth. nation, publ pflz"
Francisque Michel, p. 65. Paris, 1810.