Volltext: Dictionnaire raisonné du mobilier français de l'époque Carlovingienne à la Renaissance (T. 1)

MOBILIER 
DES 
GHATEAUX. 
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desir de plaire aux femmes degenera en vanite ; etlapassion scslimait 
en raison du luxe deploye dans les tournois, dans les letes, les ban- 
quets et les demeures. Non-seulement les meubles etaient precieux 
par le travail et la matiere, par les etoffes dont on les couvrait, 
mais ils etaient nombreux et d'une incroyable variete de formes; les 
appartements se remplissaient de ces supcrfluites innombrables qui 
sont considerees, dans une societe rallinee, comme des itecessites. 
Quand on parle de la simplicite de nos aieux, il ne faut pas esperer 
la trouver dans les epoques comprises entre les regnes de saint IJOLÜS 
et de Charles VI. ll laut remonter plus haut ou ne pas aller au delit 
de la fin du XVIE siecle, alors qu'une partie de la noblesse,a.ya11t, 
embrasse les tendances de la reformation, livree a la guerre civile, 
n'avait ni le loisir de s'abandonner au luxe, ni les moyens de se le 
procurer. A la Ün du X118 siecle, la plupart des gentilshommes avaient 
ete en Orient; ils avaient rapporte de ces contrees le goüt des habi- 
tations splendides, des meubles precieux, et les artisans devenant 
de plus en plus habiles et nombreux sous le regne de Louis lX, les 
chäteaux se garnirent de riches tapis, de meubles sculptes, incrus- 
tes, peints et dores. Les lourds bahuts, sieges et lits romans, etaient 
remplaces par des objets plus maniables, plus elegants et plus com- 
modes. On ne sien tenait pas la : on voulait avoir des pieccs mieux 
chauffees, mieux fermees; on encourtinait les fenetres, on garnis- 
sait les murailles de boiseries ou de tapisseries. Dans les vastes 
chambres des chäteaux, on disposait des reduits, des clotets de me- 
nuiserie ou de tentures, derriere lesquels on abritait les lits : 
   en la chambre qui bien est estoupäe, 
De dras d'or et de soie trcs bien cncourtinäc 
Devant les bancs, les chaires, on posaitdes marchepieds et des 
carreaux pour ävitei" le froid des carrelages. On fätendait sur le sol 
des tapis do laine, des fourrures ou des nattes et des joizclefäes ; on 
parfumait les intärieurs. 
a Elle vet (passe) avant et il apräs : si trespasserent la tor et vien- 
a nenten une grant sale jonchiäe de Jonc menuz; et ileroit si souel 
a comme se totes les espices dou monde i fussent espandues? D 
On multipliait 51 l'infini les sioges : les uns fixes, larges, bien gar- 
nis,c0uverts de dais et d'abris; les autres mobiles, de toutes dimen- 
sions et formes. L'usage si ancien de s'asseoir ä terre se conservail 
' Li Romans de Berte ans grans pzes (x11? siiecle), c 
' Li Roman de. la Charrette. 
LXXKIL
	        
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