Volltext: Dictionnaire raisonné du mobilier français de l'époque Carlovingienne à la Renaissance (T. 1)

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FEUDALES. 
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xiv" siecle, nous ne saurions mieuxi l'aire que deeiter ici un passage 
de la Cronica del coude dan Pero JVi1i0'1j_ e. 
 Il y avait pres de Rouen un noble chevalier qulon nommait mon- 
 sieur Renaud de Trief, amiral de France," lequel ctait vieux. Et il 
v depechzi au capitaine Pero Niüo pour qu"il le vint visiter. Adone 
m" se partit de Houen et s"en vint en un lieunomme Serilontaine ou 
a demeurait. l'amiral 3. lie-quel le reeueillit tifes-bien ct le convia d'y 
a reposer avec lui, et siy donner du bon temps apres si grand travail 
L1 en la mer. Et de tait y reposa lroisjours. Or l'amiral etait un clic-- 
tt valier vieil et dolent, tout travaille par les armes (iuÄil avait laites, 
a ayant toujours etc pratique en la guerre; car il avait etc bien rude 
a chevalier en armes, mais lors ne pouvait pratiquer ni la cour ni 
a les armes. "ll vivait retire dans son chateau, ou il tenait force coin-- 
a modites et toutes choses a sa personne necessaires. Et son Cllflf 
tf. teau etait. simple et fort, mais si bien ordonne et garni comme s'il 
a eut ete dans la ville de Paris. La entretenait ses gentilshommes et 
a serviteurs de tous ofliees comme a un si grand seigneur apparte- 
k( nait. Dans ledit ehateau etait une chapelle moult bien pourvue dans 
a laquelle tous les jours on lui chantait messe; des menestrels, des 
a trompettes sonnaient merveilleusement de leurs instruments. 
(t Devant le chäteau passait une riviere l, 1e long delaquelle on trou- 
a vait force bois et jardinets. De l'autre cote dudit chateau etait un 
v ening fort poissonneux bien ferme a clef, et tous les jours on en" 
a eut pu tirer du poisson pour rassasier trois cents personnes. Et 
a quand on voulait prendre le poisson, on retenait. l'eau d'en haut 
a qu'elle n'cntrat pas en lletaug, etl'on ouvrait un canal par ou se 
a vidait toute l'eau, et Petang demeurait a sec. Lors prenait-on le 
a poisson a volonte, laissant le reste; puis ouvrant le canaleden 
 haut, en peu diheures Petang etait rempli. Et il entretenait qua- 
c rante ou cinquante chiens pour courre le fauve, avec gens pour en 
 avoir soin. Item jusques a vingt chevaux pour  son corps, "parmi 
(t lesquels il y avait des destriers, coursiers, roussins et haquenees. 
' M. lllcrimäe a bicn voulu nous traduire ce curieux passage cn vieux langage frauguis, 
avec lcqucl le texte espagnol a beaucoup" de rapports. 
2 Rcnaud de 'l'rie, seigneur de Särifontainc, capitaine du chätenu de Rouen; il süätait 
dcmis cu cette annce (1405) dc la charge (l'amiral de lfrancc. (Note des trad. du If'ig_. 
lorial.)  Voyez la traduction de la Chronique de D. Para Aiiüo par M. le comte Albert 
de Gircourt et M. le comte de Puymnigrc, liv Il, chup. XLII (Paris, V. Palmä, 1867).  
1 Särifonlaine, dans lc Vcxin, Si 8 kilomclrcs au nord de Gisors, pries de Trie ct du 
Chaumont, berceaux de la famille dc l'amiral. (Note dcs traducteurs.)  
' lfEpic.           
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