352
VIE
PRIVEE
DE
LA
NOBLESSE
FEODJXLE.
par les hommes liges du seigneur, par ceux qui lui devaient le ser_
vice militaire; mais beaucoup de ces redevances avaient etc rachetees
a prix d'argent, et les chatelains se voyaient alors contraints d'en-
roler des mercenaires. Ces troupes d'aventuriers, peu süres, etaient
casernees dans les places de maniere a permettre d'exercer sur
elles une surveillance constante. Ainsi, dans le cliateau des XIVe et
xve siecles, y a-t-il les locaux destines au casernement, et ceux des-
tines aux habitants, a ce qu'on appelait la maison, aux fideles.
Le mobilier de ces locaux destines aux mercenaires etait tres-
simple. Une ou deux grandes salles, en raison de Petendue du cha-
teau, contenaient des lits (chalits) disposes comme le sont nos lits
de camp, quelques grandes armoires pour renfermer les armes et
vetements, des tables, bahuts et bancs. De vastes cheminees chauf-
faient ces salles, qui n'avaient aucune communication directe, soit
avec les appartements, soit avec les dehors. (Voyez le Dict. d'archi-
tecture, art. CHATEAU.)
Moeurs fäodales.
Vers la fin du X1110 sieele, les moeurs etaient devenues plus raf-
finees; on separait alors les appartements prives des appartelnents
destines aux receptions; des salles d'audience, des salles reservees
aux hommes d'armes. Ce fut ce changement dans les moeurs feodales
qui fit modifier et rebatir en partie les vieux ehateaux des XII" et
xlnc siecles. Les seigneurs feodaux nhdmettaient plus la vie commune
avec leurs hommes. On fit des chambres a coucher separees des
appartements de reception; ces chambres eurent toutes leur garde-
robe, leur issue particuliere ; on yjoignit meme souvent des cabinets
ou retraits, comme au ehäteau de Coucy, par exemple, a Pierre-
fonds, a Creil, a Loches. Ces cabinets etaient garnis de boiseries
et meubles de bois preeieuxl, de rouets, de metiers propres a des
ouvrages de" femmes. Alors les appartements des femmes etaient
separes de ceux du chatelain, souvent dans un corps de logis parti-
culier. Il en etait de meme des appartements destines aux etrangers :
ceux-ci etaient places le plus ordinairement a proximite des dehors,
ayant leur escalier et leurs degagements prives.
Pour donner une idee de ce 'qu'etait la vie de chäteau a la lin du
' Au chälcan de Marcoussis, il y avait anciennement, ditv Lebeuf, des meubles de
chäne entremälä de cüdrc ct de bois odorifdrant, a aussi bien que des tables longues ou
n caisses ä nourrir des vers 51 soyc, et jnsquül des moulins ct ustensiles 5. fagonner 10H
(f Soyes n (Hist. du diocv de Paris, l; IX, p. 279.1