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VIE
PUBLIQUE
DE
LA
NOBLESSE
FEODALE
ETC
a noir, et aux quatre eornets' avoit quatre grans cierges, et aux
a pieds la croix ct lleaue benoiste. Et ainsi habille qu'il cstoit le vint
a veoir mon dit seigneur de Lorraineü vestu de deuil et avoit une
a grant barbe d'or venant. jusques a la seinturc, en signification des
a anciens preux, et de la victoire qu'il avoit sur luy eue. Et a l'en-
tree dist ces mots en luy prenant Pune des mains de dessus le dit
a poille : a Vos aines ait Diett, vousnoits avez fatit mains maiilx et
(4 (lOtLICÜTS. Et a tout vint prendre Peauä benoisto et en gctta
a dessus le corps, et depuis y entreront tous ceulx qui le vouldrcnt
a voir, et puis le Iist le dit duc de Lorraine enterrer en sepulture bien
et honorablement, et luy fit faire moult beau service
INVESTITURE.
L'investiture est un acte, une ceremonie par laquelle le suzerain
investit d'un fief son vassal. Il etait plusieurs manieres de donner
l'investiture. Au VIE siecle, le roi Gontran, en deelarant son neveu
majeur, lui donne l'investiture de son royaume en lui mettant une
lance en la main l. Plus tard, la lance fut remplacer: par le baton de
commandement, le sceptre. Dans la ceremonie du sacre, la remise
du sceptre entre les mains du roi est une tradition de cette coutume
des Francs. Quand le royaume du Dauphine est cede a Ilumbert Il,
dauphin de Vienne, en 1335, par l'empereur Louis de Bavierc, le
comte charge de la procuration de ce souverain remet un bfiton
audit dauphine. L'investiture se donnait aussi par la paille ou
l'anneau. a En 1249, Anseau, chevalier, seigneur de Tournan,
a ayant fait hommage a Peveque Gantier (de Paris) pour le chateau
et la chatellenit: de 'l'ournan, en fut investi par l'anneau? Jean,
a son frere, fit le meme hommage a raison de sa part dans le meme
a fief, et comme Peveque voulait lui donner l'investiture par le
i On appelait cornets les coins du poüic, a cause du pli en furme de cime ou de corne
que formait, aux angles, le drap mortuaire.
1 Le duc de Lorraine, qui l'avait battu a la bataille livrde deux jours auparavant.
' Les Gliron. de Jean de Troyes. (Coll. des mdin.).
' Greg. de Tours, Hist. Frana, lib. VII, c xxxm.
5 Dom Plancher, Hist. de Bourgogne, t. I", liv. IV, p. 217.
' On donnait autant d'anneaux que de fiefs.