MARIAGE.
NOCES.
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a menu vair un drap de crespe, etla-dessus des oreillers ou quar-
a reaux de drap de soye pour desmaillotter et renvelopper l'enfant. n
Frangois I" pria le pape d'etre le parrain de son premier-ne; ce
fut le duc d'Urbin, son neveu, qui vint a sa place a Amboise, ou
eut lien la ceremonie du bapteme du Dauphin. Il y eut a cette
occasion des fetes splendides, tournois, banquets, bals. Toute la
cour du chateau dlarnboise fut tapissee et couverte dlune riche
tenture. A cette occasion, le roi fit faire une ville de bois environnee
de fosses en plein champ, que l7on se mit a battre en breche avec
de llartillerie. a Dedans la ville, il y avoit de gros canons faiets de
a bois, et cercles de fer, qui tiroient avec de la poudre, et les bou-
a lets, qui estoient grosses balles pleines de vent et aussi grosses
a que le cul d'une? tonneau, frappoient au travers de cculx qui
a tcnoient le siege, et les ruoient par terre, sans leur faire aucun
a mal; et estoit chose plaisante a veoir des bonds qu'elles faisaient. n
Les assieges firent une sortie vivement ifegue. a Et feust le plus
beau combat qu' on ait oncques veu, et le plus approchant du
a naturel de la guerre. Mais le passe-temps D, ajoute le chroniqueur
auquel nous empruntons ce passage 1, (r ne plust pas a tous; car il
cc y en eust beaucoup de tues et affoles. (Test la, il faut l'avouer,
une singuliere faeon de feter un hapteme et une noce. Le duc
d'Urbin epousa pendant ces fetes a la plus jeune fille de Bou-
c longue v.
Mariage.
Noces.
Chez les Germains, detait Pepoux qui apportait une dot a Pepou-
see, et non celle-ci a Pepoux i. La femme se trouvait, par suite de
cette habitude, dans une dependance servile a Pegard de son mari,
et devenait chose acquise. Nous trouvons cet usage encore etabli
chez les Francs du temps de Gregoire de Tours. a Les deputes du
(t roi Chilperic, dit cet historien, Ansovald et Domegisil, revinrent
v (Ylispagne ou ils avaient ete envoyes pour prendre connaissance
a de la dot destinee a sa iilleii; Les seigneurs barbares, 51 cette
Cfpoque, ne pratiquaient. nullement, a Pegard du mariage, l'antique
loi romaine, ni la loi chretienne; ils prenaient plusieurs femmes,
qui semblent etre traitees sur le pied de Pegalite. a Le roi Clotaire,
' Mäm. de Fleurange.
' Tacitv, Ger-m., Vl.
a Greig. de Tours, Hist.
Franc.
lib.
XVXII.