ENTREES
SOUVERAINS.
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Ijentree du roi Louis Xl a Paris, le 31 aof1t1461, fut magnifique.
A la porte Saint-Denis (car l'usage voulait que tous les rois entrassent
par cette porte) le roi a trouva une moult belle net" en Ügure d'ar-
a gent, portee par liault contre la magonnerie de la dicte porte
a dessus le pont-levis d'ice1le, en signiliance des armes de la dicte
a ville, dedans laquelle nef estoient les trois lflstats, et aux chas-
tr-aulx (gaillards) de devant et derriered'icelle estoientJtlstice
(c et lflttuite, qui aroient personnages pour ce a eulx ordonncz, et
a a la hune du mast de la dicte nef, qui estoit (la hune) en faeon
t" d'un lys, yssoit ung Roy habille en liabitroyal que deux anges
a conduisoient.
Les entrees des grands seigneurs tlLIIIS les villes soumises a leur
juridiction, pour elre moins splendides que celles des rois et reines
de France, n'en differaient guerc. Le ceremonial etait le meme : le
seigneur entrant se presentait d'abord a Yeglise, et les bourgeois
venaient au-devant de lui jusqu'en LlOlIOFS des portes. Si ces entrees
se faisaient dans des villes soumises ou revenues a Fobeissance,
outre l'apport des clefs des portes, les bourgeois marquaient leur
soumission par quelque signe apparent. Ainsi, quand le duc de
Bretagne, Artus lll, rentra dans sa ville de Saint-Mule, en M113,
a ceux de la ville vindrent au devant de lui vestus de blanc et de
e noir"; et tous les petits enlans avoient panonceaux (Fhermine
a blancs et noirs; et on y cria bien Nuel! et fut toutaboli; etdepuis
a ont este bons et loyaux au duc. Si c'etait au nom du roi que
des seigneurs prenaient possession d'une ville, l'un d'eux portait la
banniere royale. Apres la reddition de Bayonne, en 'l!115il , le 21 aoüt,
les gens du roi entreront dans la ville, precedes de mille archers;
a et apres vindrent deux heraulx du roy, ct autres portant leur cotte
a d'arme; et apres messire llertrand d'Espagno, seneschal de Foix,
a arme tout au blancqa, qui portoit la banniere du roy monte sur
a un coursier moult richement habille 3. D
Il etait d'usage d'offrir le vin d'honneur aux grands personnages
dans les eglises, lorsqu'ils entraient dans une ville, soit comme
seigneurs, soit comme representants du roi. Cette coutume s'emm-
' Ilist. fFArtus III, duc de Bret. et comte de Richemonl (Colt. des märn.,t. Ill). Les
ducs de Bretagne portaient (Fhcruiiuc; c'est pour rappeler ces armes, que les bourgeois
de Saint-lilalo se vätirexit de blanc et de noir.
' On entendait, comme il est dit ci-dessus, par arnzd au blanc, couvert LPunr. armure
d'acier poli, sans damasquinages ni couleurs.
1 Ilidm de du Clercq (Colt. des andin; t. Ill).