RESUME
HISTORIQUE.
295
bitudes et les mceurs d'une societe dont nous cherchions a reunir le
mobilier.
Pour prendre une idee exacte de la destination des meubles an-
ciens, il est necessaire, d'ailleurs, de connaitre les usages de ceux
qui s'en servaient : or, ces usages dilferent des notres sur bien des
points, s'en rapprochent sur d'autres; certaines habitudes de notre
societe, dont nous ne nous rendons pas compte, ne sont que des
traditions d'habitudes anterieures conservees a travers les siecles et
les revolutions, parce qu'elles tiennent a la nature memc de notre
earacteriz national. Ces dissemblances et ces rapprochements, qui
nous avaient frappe tout d'abord, nous ont mis sur la voie de re-
cherches nouvelles qui peuvent avoir une certaine utilite pour ceux
qui etudient notre histoire et croient que la veritable civilisation d'un
peuple consiste, non pas a mepriser son passe, si elle a le bonheur
ou le malheur d'en avoir un, mais a le connaitre et a s'en servir.
Monteil avait dejit, au commencement de ce silzcle, entrevu le parti
que l'on pouvait tirer de Fetude des mmurs des temps passes, et son
ouvrage presente sous forme dk-pitres, est un des plus attrayants
que l'on puisse lire. 'l'outefois les sources auxquelles il va puiser ne
sont pas toujours des plus pures. De son temps, les savantes recher-
ches historiques des Guizot, des A. Thierry, n'etaient point faites, et
il n'avait pu compulser avec soin les nombreux documents manu-
scrits, les chroniques, les poemes, les romans, les contes, qui depuis
ont ete livres a la publicite. Il regfne dans tout le cours de son livre
une intention satirique assez piquante, mais qui s'eloigne souvent
de la verite. Enfin, il ne cite jamais les textes, et ses pieces justifi-
catives, tres-legerement notees, viennent parfois, si l'on veut y recou-
rir, contredire son discours. Il faut lui savoir gre d'avoir donne une
forme attrayante a une matiere aride, de s'etre fait lire; car, si par-
fait que soit un livre plein de recherches, faut-il encore, pour qu'il
puisse etre de quelque utilite, qu'on le lise. Nous avons donc cher-
che a classer methodiquement nos giieces ILSÜIÜÄC(IIIÜ'U(ZS, de maniere
ä en fLtlFC une sorte de recit, a coudre ces notes eparses, afin de pre-
senter une suite de faits propres a jeter quelque elarte sur la vie
publique et privee de la soeiete du moyen age et sur l'industrie
appliquee aux objets mobiliers; au besoin, des figures viendront
appuyer le texte, ce qui nous epargnera souvent de fastidieuses des-
Criptions. ll est une observation qui nous a engage a terminer par
' Hist.
1828,
cinq
divers Etats aux
des Franpais des
zlerniers siäcles, par
A111.
Muntcil,