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nEsUME
IIISTORIQU
des debris pourris anterieurs a cette epoque, a les classer dans un
ordre methodicjtte, et a etudier les moyens de fabrication abandon-
nK-s depuis si longtemps. Le musee des Pctits-ilugustins contenait
fiependzmt encore une quantite eonsiderablc de ces [irecieux restes
ilepostls dans des caves ou des galetas. Sa dispersion, a un moment
ou les amateurs de ces sortes d'objets elaient en tiees-petit nombre,
fut une nouvelle occasion de pertes regrettables. Dans lempresse-
ment que l'on mit a commencer les travaux de la nouvelle, Ifleole
des Beaux-Arts, on laissa perdre la majeure partie des objets qui
n'avaient point ele restitues aux eglises Cette triste lin d'un musee
tres-precieux, ce pillage olliciel, enrichit (IÜClQLNPS collet-lions parti-
culieres. ftujourtllliui, le musec de Cluny, l'onde par l'en du Somme-
rard, a une epoquc ou lion ifatlaehait qu"unc laible valeur aux
meubles anciens, est devenu le noyau dluniz collection qui, chaque
jour, s'enrichit, sous la direction du ministere d'Etat et d'un conser-
vateur intelligent ct infatigable, M. du Sommerartl, le lils du fonda-
teur. Blais, quel que soitle zele de l'administration du musee de Clunv,
cette collection presente des lacunes fort difficiles et peut-etre im-
possibles a combler. Onyvoitbien peu de meubles des bois anterieurs
a la lin du xvc siecle : ceux de metal, d'une epofltie plus ancienne,
plus faciles a conserver, y sont meme fort rares; et ces objets ont
acquis aujourd'hui une telle valeur, que le musee de Cluny ne peut
entrer en concurrence avec les riches particuliers qui font des col-
lections. Il faut donc, lorsqu'on veut eonnaitre les meubles du moyen
age, fouiller de tous cotes : dans les eglises, dans les musees de pro-
vince, dans les collections particulieres, et surtout dans les manu-
scrits. Nos lecteurs ont pu voir, en parcourant ce Dictiomzctire, a
combien de sources il nous a fallu aller puiser pour donner des
exemples de meubles anterieurs a Pepoque de la renaissance, et
comment nous avons du souvent, a deftttit des objets ou de leurs
representations, nous aider de textes, presque toujours laconiques
ou tries-vagues. De ce travail il nous est reste une masse considerable
de documents qui, par leur caractere general, ne pouvaient entrer
dans nos articles speciaux, mais qui ont cependant, nous osons le
croire, un veritable interet, en ce qulils mettent en lumiere les lia-
' Celle restitution ne pouvait etre reelle. Beaucoup (Fäglises auxquelles on avait enleva?
des fragments präcieux pour composer le Musäe des monuments frungnis n'existaient
plus; les premiers venus sempnrärent. des objets al leur convenance, et Feglise de Saint-
Denis herita de tout ce qui ne fut pas cnleve par les plus avisäs, qui revendiquerent une
possession il laquelle ils n'avaient nul droit.