TRÜNE
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cache aux regards humains. Les Romains etaient fort eloignes de
partager ces idees, et les empereurs tenaient au contraire a etre vus
et connus de tous; ils paraissaient continuellement en public, dans
les fetes, dans les occasions qui reunissaient un grand concours de
monde. Leur siege alors demeurait decouvert, et s'il etait plus eleve
que les autres, detait autant comme marque de leur dignite que
pour faire voir leur personne. Mais lorsque les empereurs s'instal-
lerent a Byzance, ils prirent peu a peu aux Orientaux quelques-unes
de leurs habitudes, et le souverain s'entoura bientet de mystere. Les
palais devinrent des sanctuaires dans lesquels on ne penetrait
qu'avec de grandes diflicultes; le representant du pouvoir ne se
montra plus aux peuples que comme on montre une chasse vfeneree,
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avec tout l'appareil et toute la pompe dont on entoure ces objets
sacres. Les troncs furent entoures de courtines qui demeuraient bais-
sees, et que l'on n'ouvrait qu'au moment ou 1e prince devait faire
acte de presence. Ces dispositions durent avoir une influence en
Occident; mais la les traditions romaines etaient encore vivaces et
les habitudes des barbares completement oppose-es aux idees des
peuples orientaux : si l'on prit aux troncs des princes byzantins leur
decoration, on n'en adopta point la signification mysterieuse; les
draperies ne furent qu'un ornement destine a donner plus de ma-
jeste au siege royal, non point un moyen de cacher la personne sou-
veraine aux yeux de la foule. Les vignettes des manuscrits des X" et
x1" siecles nous representent quantite de ces troncs entoures de dra-