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TAPIS
Fargis, präs de Trappes, qui date du commencement du XVIIÜ siäcle;
il est peint sur toile et reprfäsente une allägorie de la räfonnation
traitäe de la fagon la plus singuliäre
TAPIS, s. m. (tapiz). TAPISSERIE, s. f. L'usage des tapis et tapis-
series remonte a Pantiquite. Pendant les premiers sieclcs du moyen
fige, on en plaeait a profusion dans les eglises, soit sur le luave, soit
comme tentures. Dans les cathedrales, les cotes du choeur etaient
tendus en tapisserie de diverses sortes que l'on changeait suivant les
temps de Fannee, et, des le x6 siecle, les cveques affectaient des
sommes importantes a l'acquisition de ces tissus, qui venaient pres-
que tous de l'Orient. ljabbe Lebeuf, dans ses M emoires conceriutnt
l'histoire civile et ecclesiastiqite cfmtacerre "l, rapporte que Feveque
Gaudry, vers 925, possedant (t une tres-belle tenture parsemee de
a lions, au milieu de laquelle etoit une inscription brodee en lettres
a grecques, n'eut point de repos qu'il n'eut trouve une autre tenture
a de meme dessin. L'avant trouvee, il l'acheta et la donna a Peglise,
a afin qu'elles ornassent les deux cotes..." a L'usage de deeorer les
eglises de tapisseries se perpetua jusque vers le commencelnent du
dernier siecle, et les tresors des cathedrales et des eglises abbatiales
renfermaient une grande quantite de ces tissus que l'on etendait
dans les sanctuaires et meme dans les nefs pendant les jours feries
ou a l'occasion de certaines ceremonies. Dans les chäteaux, les ap-
partements d'habitation, les salles de parement ou de parade etaient
tendues le plus souvent de tapisseries, ou tout au moins de toiles
peintes (voy. TOILE). Il est difficile de donner la date de l'introduc-
tion des fabrications de tapis en France. Des le 1x6 siecle, saint An-
gelme, trente-quatrieme eveque d'Auxerre, faisait present a la cathe-
drale de tres-belles tapisseries pour orner le lieu ou se tenait le
clerge 3. Il n'est pas certain que ces tapisseries fussent de fabrica-
tion oceidentale; mais, vers 985, les religieux de l'abbaye de Saint-
Florent de Saumur fabriquaient eux-memes, dans leur monastere,
des tapisseriesi. En 1025, la ville de Poitiers possedait des fabriques
de tapis; il en etait de meme a Troyes, a Beauvais, a Beims, a Arras,
' Voyez la description de ce curieux tableau dans la Notice sur Notre-Dame de la
Roche, par M. P. Huot. (Bullet. monum. de "M. de Caumont, t. XII, p. 34). L'explication
de ce tableau donnee par Muot nous parait excellente, mais elle indiquerait. que ce
tableau est une satire des deux partis catholique et de la reforme.
2 Publ. par MM. Challe et Quantin, 1848, t., p. 231.
a Uabbe Lebeuf, t. I, p. 186.
4 D. D. Martenne et Durdnd, Ilist. monast. S. Florenli Salm