Volltext: Dictionnaire raisonné du mobilier français de l'époque Carlovingienne à la Renaissance (T. 1)

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TABLEAU 
encore des traces de peinture; le fond de la face qui contient 
FAgneau est peint en brun rouge, les feuillages se detachent en vert 
et les figures du tympan en bleu d'outremer. 
Ce n'est que fort tard, vers la fin du xve siecle, que l'usage de sus- 
pendre des tableaux peints aux murailles fut introduit dans les 
eglises. Jusqu'alors on reservait ce genre de deeoration, assez peu 
commun, pour les interieurs des sacristies, des salles des palais et 
chateaux. Les peintures des eglises etaient faites sur les murs ou 
remplissaient les verrieres (voy. le Dictionnaire d'architecture, au 
mot PEINTURE). Il faut reconnaitre que l'effet des tableaux appendus 
aux murailles ou piliers des eglises n'est pas heureux, et indique, 
de la part de ceux qui tolerent ce genre de decoration, un singulier 
mepris des formes de l'architecture et aussi de la peinture, souvent 
rneme l'oubli des plus simples convenances. Mais ce n'est pas ici le 
lieu de discuter cette question. 
Des le x11": siecle, on peignait des tableaux sur panneaux de bois. 
Le moine Theophile 1 indique les moyens de preparer ces panneaux. 
Ils etaient formes d'ais de bois seches au four, colles avec de la 
colle de fromage, mis sous presse, enduits d'une preparation de 
platre et de colle de peau. Ces tableaux n'etaient guere destines qu'a 
la deeoration des retables d'autel, des oratoires; ils etaient de petite 
dimension, presque toujours a volets et peints avec un soin et une 
recherche infinis sur fond d'or gaufre, enrichis quelquefois meme de 
verroteries et de pierres. Peu a peu on donna des dimensions plus 
grandes a ces tableaux ; on les entoura de cadres decores de sculp- 
tures dorees. Tout le monde connait les tableaux precieux des 
anciennes ecoles italienne et flamande deposes dans nos musees, et 
provenant presque tous d'etablissements religieux. La sacristie de 
la cathedrale d'Amiens possedait, avant '18'20, une suite de tableaux 
entoures de cadres d'une excessive richesse, donnes par la confrärie 
de Notre-Dame du Puy. Vers cette epoque, un eveque d'AmieI1S 
donna les cadres amadame la duchesse de Berry, et ces meubles, 
respectes par la Revolution, furent ainsi disperses 2. 
Pendant le moyen fige, il etait d'usage de suspendre dans les rues, 
les jours de fete, des tableaux couverts d'armoiries et d'emblemes. 
(t Devant ledict hostels avoit un riche tableau tout peint d'or et 
' Essai sur divers arts.    _  
' (les tableaux sont aujourd'hui däposäs dans Pescaher de Päveche dAmxens; deux 
Cadres sont placäs dans le musäe de la mäme ville, deux autres dans le chäteau de Rosny, 
1 Du du; de Bourgogne.  Enträe de la duchesse ä Bruges (Mämoires d'Olivier de la 
Marche). 
	        
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