SCRIPTIONALE
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hauteur, se composait d'une suite dhrcatures separees par des co-
lonnettes. Dans Farcature centrale, plus large que les autres, on
voyait le Christ en croix, saint Jean et la Vierge, puis Fabbe Guil-
laume a genoux, rapporte en 1409 devant le crucifix. Dans les trois
arcatures jumelles, a la droite du Christ, etaient placees les statuet-
tes de cuivre repousse et dore de saint Jean-Baptiste, de saint
Pierre, de saint Jacques, de saint Philippe, de saint Germain et de
sainte Catherine. Dans les arcatures a la gauche du Christ, celles de
saint Paul, de saint Andre, de saint Michel archange, de saint Vin-
cent (premier patron de l'abbaye), de saint Barthelemy et de sainte
llladeleine. La bordure etait ornee dlemaux ou de filigranes.
L'usage des retables mobiles parait avoir cesse vers la ün du
xtve siecle. Les maitres autels de quelques cathedrales continuerent
a en etre depourvus jusque vers le milieu du siecle dernier; quant
aux autels des eglises paroissiales et des chapelles, ils possedaient
depuis longtemps des retables Üxes (voy. le Dictiomzatire d'archi-
tecture, au mot RETABLE).
ä
SCRIPTIONALE, s. m. Pupitre que l'on plagait sur les genoux
pour ecrire, ou qui etait monte sur pieds. Ce meuble est d'un usage
tres-ancien ; on le voit figure dans des manuscrits grecs et latins du
1x8 sieole, et il ne cesse (Yätre employe jusqu'au xv" siecle.
Les scriptionales portatifs les plus anciens se composent de deux
nement remonter au xnr sieclc. La petite figure qui est a genoux devant le Christ,
au milieu du retable, portait, sous ses pieds, cette inscription : a Guillermus tertius
hujus ecelesiw abbesz v C'est probablement la ce qui fit croire a dom Bouillard que le
retable en entier avait ete refondu par cet abbe. Mais ceci prouve seulement que Guil-
laume trouva bon de faire ajouter sa statuette au devant du retable qu'il repara peut-
etre; on voit tres-bien d'ailleurs, que cette statuette n'a aucun rapport avec le reste
de la composition et ne s'y relie en aucune facon. Puis Guillaume, s'il eüt ete le dona-
teur du retable, n'eut pas manque d'ajouter a hoc Opus fecit n, suivant l'usage, et comme
il n'avait pas manque de le dire dans l'inscription de la grande chasse refaite par lui.
Ajoutons que dom Bouillard reconnait son erreur, car il (lit : a ltIais parce que ce retable
a n'avait pas assez de hauteur pour remplir le devant de l'autel, on y a ajoute une
a bordure... n Si nous insistons sur ce fait, c'est qu'il est important de constater qu'a-
vant le XVIE siecle on plagait rarement des sujets et des personnages saints, SIIFtOUf- 18
Christ, devant l'autel. Et, en effet, cette representation de personnes divines devant les
genoux de Yofficiant ne parait guere convenable.