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les eglises abbatiales, il y avait, bien avant cette epoque, des retables
mobiles sur les principaux autels; et dans les eglises paroissiales et
les chapelles il en existait, des le XIIE siecle, de fixes. Ueglise abba-
tiale de Saint-Denis possedait un retable d'or sur l'autel de la Tri-
nite, dit autel matatinal (voy. Dictionnaire clkivrchitectare, au mot
AUTEL, fig. 7).
Si, en France, les cathedrales ne possedziient pas de retables fixes
avant le xvl" siecle, il paraitrait qu'il en etait de memc en Allema-
gne, en ltalie et en Angleterre; la pala d'arc de Saint-Marc est,
comme on l'a vu plus haut, d'une epoque fort reculee, mais c'est un
retable mobile; et la eathedrale de Baie en Suisse possedait un
retable d'or du temps de saint Henri, que l'on plaqait sur son maitrf:
autel, a l'occasion de certaines solennites seulement. Ce retable fait
aujourd'hui partie de la collection du musee de flluny; nous en par-
lons dans le Dictionnaire de quoique ce ne soit pas la
une (euvre franeaise.
On voit aujourd'hui, dans la sacristie de Peglise abbatiale de
Saint-Denis, un retable mobile de cuivre repousse et emaille, d'une
grande purete de style, qui appartient au XIIÜ siecle et fut rapporte
de Coblentz pendant les guerres de la revolution. Ce retable porte
T316 de-longueur sur 0'250 de hauteur, non compris l'arcade cen-
trale. Notre Pl. v111 en donne l'ensemble. Au sommet est rcpresente
le Christ en buste, benissant de la droite a la rnaniere grecque, et
tenant dans sa main gauche un livre ouvert, sur les pages duquel on
lit: a Pane vobis. Le Sauveur est entoure de langues de feu. Au-
dessous de lui sont ranges, assis, les douze apotres. Des rayons
partant du Christ se repanilent derrieise eux sur le fond du retable.
La tete de chaque apotre porte un nimbe magnifique d'ennui, et une
flamme dGSCGHÜ sur chaque nimbe. Ces personnages sont tres-ani-
mes; plusieurs tiennent des livres, un seul porte un phylactere;
quelques-uns montrent le Christ par un geste expressif, d'autres
semblent ecouter la voix d'en haut. Nous donnons (fig. l) la copie
d'une de ces figures pleines de style et d'une execution parfaite.
Toutes sonten ronde bosse, le cuivre dore tres-mince est repousse et
rempli de bois et de mastic. Les emaux des nimbes sont de fabrique
rhenanc et d'une grande finesse. Les colonnes et les chapitaux qui
separent les apotres deux par deux sont une restauration moderne
(voyez, pour les details relatifs a la fabrication de ces meubles, le
Dictionnaire de Forfevrerie).
Un des plus anciens grands retables (meubles) que nous connais-
sions est celui que l'on voit encore aujourd'hui accroche dans le