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PARAVENT
eviter Yhumidite, le froid et les courants d'air. Outre les doubles
vitrages, qui etaient assez frequents, les portieres de tapisserie tom-
bant sur les portes, les vastes cheminees, on plagait, dans les salles
ou l'on se reunissaitle soir ou dans les chambres a coucher, de grands
paravents dont la disposition est singuliere. Ces paravents etaient
des sortes de tambours places au-devant des portes a Pinterieur,
composes de deux joues et d'un plafond. Une draperie tombait de-
vant l'ouverture.
Il est souvent question de ces sortes de paravents, appeles eperons,
dans les ordonnances du regne de Henri IlI dlingleterre. Ils sont
designes aussi sous le nom d'escrime (ecrans) ; mais, dans ce der-
nier cas, les paravents ne paraissent etre qu'une garde de bois elevee
sur le montant de la porte du cote de l'ouverture du vantail. Quel-
quefois les paravents etaient de grandes tentures libres que l'on pen-
dait au plafond en travers des laieces, et qui manoeuvraient sur une
tringle au moyen d'anneaux et de cordes.
a Item pour3 pieces de cendaus noirs, dont l'en fist l clotet,
a pesant 55 onces 9. s. 6 d. l'once, valent 6 1. '17 s. 6 Item
u pour la faeon de ce clotet, et pour corde et ruben, et pour aniaus,
u 30 S. l. v
Ces clotets ne sont pas des courtines ordinaires placees devant les
portes, les fenetres et autour des lits; ils ont une destination toute
speciale.
u Pour faire une grant courtine de salle et 1 clotet, 9 pieces de
a cendaus vermeus..... Pour la facon d'un clot et pour le roy, de
cc cendaus vermeus, pour une grant corde et pour ruben de soie,
a pour aniaus, et pour faeon, 30 Pour la faeon d'un elotet de
u cendaus rouges, pour une grant corde, pour soye, pour aniaus,
a pour rubeu de soie et pour facon, 30 s. 2.
Plus tard, l'usage des paravents a feuilles, analogues ä ceux que
nous avons vu encore lorsque les appartements avaient des dimen-
sions moins exigues, parait s'etre etahli. Philippe de Gommines
rapporte 3 que a le roy (Louis XI) fit mettre (cacher) le seigneur de
a Gontay dedans un vieil caste-vent qui estoitdedans sa chambre, et
cc moy (Commines) avec luy, afin qu'il entendist et pust faire rap_
a port a son maistre des paroles dont usoient ledict connestable et
a les gens dudict duc; et le roy se vint seoir sur un escabeau, rasi-
' Conzpte de
au xlv" siäcle).
2 Ibicl.
a Livre IV.
Geojfroi
de
Fleuri
(Üllmptes
de
Fargenterie
des
1'055
de
France