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JSRBIOIRE
et de Noyon. Il ditl : a Que l'on joint d'abord les planches avec
a soin, piece a piece, et a l'aide de l'instrument a joindre dont se
a serventlcs tonneliers et les menuisiers (le sergent). On les assu-
a jettit au moyen de la colle de fromage... L'auteur donne ici la
maniere de faire cette colle : a Les tables assemblees au moyen
a de cette colle, quand elles sont seches, atlherent si solidement,
a qu'elles ne peuvent erre disjointes ni par Yhumidite ni par la cha-
(t leur. Il faut ensuite lcs aplanir avec un fer destine a cet usage. Ce
a fer, courbe et tranchant a la partie intericurc, est muni de deux
(v manches, afin qu'il puisse etre tire a deux mains. Il sert a raboter
(t les tables, les portes et les ecus, jusqira ce que ces objets devien-
a nent parfaitement unis. Il faut ensuite les couvrir de cuir, non
a encore tanne, de cheval, däine ou de boeuf. Apres l'avoir fait ma-
t cerer dans de l'eau et en avoir racle les poils, on en exprimera.
(t Texees d'eau : dans cet etat (lhumidite, on Pappliquera (sur le
a bois) avec la colle de fromage. Dans le chapitre XIX, Theopliile
indique le Inoyen de couvrir ces panneaux revetus de cuir d'un loger
enduit de platre euit ou de craie; il a le soin de recommander l'em-
ploi de la toile de lin ou de chanvre, si l'on n'a pas de peau a sa dis-
position ; puis enfin, au chapitre suivant, il donne les procedes pour
peindre ces tables ou portes en rouge, ou de toute autre couleur,
avec de l'huile de lin, et de les couvrir d'un vernis.
Le goüt pour les meubles plutot deeores par la peinture que par
la sculpture parait s'etrt: affaibli a la fin du xlv" sieeltz; a cette
epoque, les moulures et les ornements tailles dans le bois prennent
de l'importance et finissent par se substituer entiercment a la poly-
chromie. Il faut dire qu'il en etait alors de la menuiserie et de rebe-
nisterie comme de la construction des editlees; on aimait a donner
ä la matiere employee la forme qui lui convenait. Les larges pan-
neaux, composes (l'ais assembles a grain d'orge ou simplement colles
sur leurs rives, mais non barres, emboites ou cncadres, exigeaient
des bois parfaitement secs, si l'on voulait eviter qu'ils ne vinssent
a se voiler; ils se desasstrmblaient facilement, se decollaient ou se
fendaient, malgre les yireparations auxquelles ils etaient soumis et
les toiles, cuirs ou parchemins colles a leur surface. On prit donc,
pendant les XIVQ et xv" siecles, le parti de ne donner aux panneaux
des meubles que la largeur d'une planche, dcst-a-dirc de fl8 a
225 ccntimetres, et d'encadrer ces panneaux, alin de les maintenir
plans, demptf-chfxr leur coftinagez. Ce fut une vreritable revolution