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"LIT
a Item, dessus le lict estoit tendu un pavillon verd quarre aussy
a grand que la table, et estoient les courtines roullees (relevees)
a devant; et estoit le dessus du pavillon verd et les courtines de
a samyt.
a Item, tout autour estoient tapis velusk...
L'usage des chambres et lits de parade se perpetua jusque vers la
fin du XVII" siecle.
Ce qu'on appelait un lit de justice etait, en effet, une estrade ta-
pissee, surmonte-e d'un dais duquel pendaient des courtiues. Sur
cette estrade etait pose un trone large, garni de coussins, avec car-
reau devant. Le souverain etait plutot etendil qifassis sur ce siego.
rhitour de lui, sur le parquet et les marclitss de l'estrade, se tenaient
assis, sur des pliants et tabourets, debout, couches ou a genoux sur
les (legres, les princes de la famille, les grands du royaume et. les
officiers du palais "l.
Lors du sacre et couronnement des rois de France, un lit elait
dresse dans la grandsalle du [Jalais archiepiscopal de Reims pour
le roi, qui recevait, assis sur ce lit, les eveques et chanoines venant
le prendre processionnellement pour le conduire a la cathetlraleä.
Pendant le moyen fige, on attachait une grande importance a la
decoration des lits. d'appartements; les exemples que nous avons
donnes indiquent assez quelle etait la richesse de ces meubles cou-
verts des plus brillantes tentures. La renaissance mit plus de luxe
encore dans la facon de tapisser les lits : chez les grands, les lils
furent surmontes souvent de doubles ciels et de doubles courtine-s
' IÜOIH, Baptesme de mademoiselle Marie de Bourgongize.
2 r: Le vingt-quntrieme jour de juillet 1527, le matin, le roy estoit en son siege et
U ÜÜÜÜ FÜYZÜ, au {Jarquet du parlement (a Paris), tenant son Lict de Justice : pour
(1 IÜOÜÜÜFÄÜQUOI y avait sept degrez, couverts d'un tapis de veloux bleu, seme de lleurs
H 40 IYS m)? ÜÜ filgon de broderie, et alu-dessus un ciel de meme. Et a l'entour, clerriere
q ledit sieur (le roi), et sous les pieds, y uvoit quatre grands carreaux de mesme. Au
a ceste dextre du roy, aux liants sieges dudit parquet (estrade), estoieixt le rey de
u Nnvarre, etc... Au ceste senestre, aux hauts sieges... estoient. : le cardinal de Bour-
a etc. Aux pieds du roy estoient le due de Longueville, grand Chambellan de
(i France, le plus pries de la personne du roy du eoste dextre, couche en terre sur le plus
(l haut degre..." Devant le roy cstuient ii genoux, Amie de Resne, dit Michelet, caipiw
a Laine du Pont de 315e, et le sieur Nagu, huissiers de la chambre du roy, tenans chacun
a une verge ä la main". n (Godefroy, le Cärenzonvial francois, Lit de justice du rey
Franqois l", t. Il, p. 463.)
Ü Et in calmera magna debout rcperire principem in rcgem eonseeraudum seden-
a tem, et quasi jaeentem" supra thalzunum deeenler ornntum..... l) (Formul. des sacres et
eoztronn. des roys; eorrig. et mis par escrit en l'a-n1365, du, coznma-ndemelzt du rgy
Charles V. Godefmyi, le Cerenloiz. franeois, t. l, p, 32.)