LIT
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couvert d'ornements est place sous le matelas, qui lui-menue est
couvert dlune etoffe tres-riehe. Sous la tete de Salornon est place
un petit oreiller, et le roi est enveloppe dans une couverture doublee
de fourrure (vair). Des courtines sont suspendues au-dessus du
lit, ainsi qu'une petite lampe. L'usage des veilleuses suspendues
au-dessus des lits parait avoir ete habituel pendant les X118, XIIIG et
XIVC siecles. On semblant craindre Fobseurite complete pendant le
repos de la nuit. A une epoque ou l'on croyait aux apparitions,
a llinfluenec des mauvais esprits, il n'est pas surprenant qu'on
voulut avoir une lampe allumee pres de soi pendant le sommeil; la
clarte d'une lampe rassure les personnes qui eprouveut cette vague
inqnietudc que cause Vobscurite complote. On supposait (FZIlllOUFS
que les lumieres eloignziient les esprits malfaisants ou des appari-
tions funestes.
ll s'agit d'une veuve qui se retire dans un monastere, voulant
abandonner les pompes du siecle :
Or avoit donc en Llsagc
Quo pres du lit ou clic jcsoit
'I'ouz tcms pur nuit mettre fvsoit
Deux chandelles qui y arduicnt,
Quar Lcncbrcs mal li ihisoicnt.
Une
nuit gcsoit moult grcvcc
Si vit entre lcs ,ii. lumicrcs
Devant son lit saint Pierre cstw
Quel connut. bien sans arrctcr
Les courtines sont, au x11" siecle, comme nous l'avons dit plus
haut, LtLLHClIÜKZS 51 des traverses, avec ou sans ciel.
Voici encore un exelnpledig. 3) tire du 1ne111e lnanuscriti, repre-
sentanl. le songe de la femme de Pilate. Le lit parait etre de bois
tourne decore dlincrustations. Un seul 1natelas, tres-releve vers le
chevet, pose sur un drap jete sur la sangle. Un linceul enveloppe le
personnage, qui, du reste, parait vetu dlune tunique et dont la tete
est couverte d'un voile. Un petit oreiller couvert d'une riche etoffe
' Poäsies diverses d'un prieur du DIont-Saint-Michcl. Extraits publ. en 1837, pu 11.
Cacn, chez Mamcel.
' lYHr-rradc de Landsberg, bihlioth. de Strasbourg, xxle siizcle. Nous avons 1m, 00mm0
dans la üg. 1, rcctiüä 1a perspective et le dessin.