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FORME
et l'os etaicnt, pendant toute la periode romane, souvent empleyeg
dans la composition des sieges, des tables, et des meubles a la portee
de la main; ces matieres etaient tournees, gravecs de dessins delicats
que l'on remplissait d'une matiere noire, rouge ou verte, ou bien P0-
sees en placages (gaiement graves, et colles ou cloues sur une carcasse
de bois. C'est dapres ces donnees que nous supposons que la forme
(fig. 'l) est fabriquee. Les montants de face, les appuis et les pieds
sont en partie composes de morceaux d'ivoire et de plaques graves
et nielles. L'appui est une marqueterie d'ivoire, de bois et de mor-
ceaux de1ne'tal; un tapis sans coussins couvre la tablette servant de
siege. Une marche de bois, plaquce d'ouvrages de marqueterie, est,
suivant l'usage, placee en avant du siegeflloutes les salles intericures
des palais, des monasteres et des habitations privees, a cette epoque,
etant toujours carrelees ou dallecs, il etait necessaire de disposer
sous les pieds des personnes assises un parquet tenant au siege.
Les formes romanes ou de la pcriode ogivale conservent un aspect
severe, une sorte de rigiditc que nous ne trouvons pas dans les
autres sieges : c'est que les formes etaicnt destinees, dans l'ordre
religieux ou civil, a des personnes remplissant de graves devoirs,
pendant l'accomplissement desquels il etait convenable de garder une
posture deccnte. Nous voyons ces meubles garnis de tapis le plus
souvent sans coussins. Les dossiers sont droits, les appuis disposes
plutot pour servir de separation que dlaccoudoirs. Vers la {in du
x11" siccle, les dossiers prirent plus de hauteur, et plus tard encore,
ils furent souvent surmontes de dais. Nous trouvons dans quelques
manuscrits des formes qui semblent avoir etc disposees pour que les
assesseurs du personnage principal ne puissent converser entre eux
pendant la seance.
Nous donnons (fig. 9) un de Ces Siägesä La forme centrale est
elevee de deux marches et placee en avant des formes secondaires;
ces dernieres sont comme autant de niches de bois carrees, comple-
tement separees les unes des autres par des cloisons pleines, On
comprend qu'une pareille disposition ne permettait aux assesseurs
ou auditeurs aucune distraction; mais aussi devaient-ils s'endormir
volontiers dans leur compartiment, pour peu que la cause ou la dis-
cussion se PFOlOIIgCÄl.
S'il nous reste en France un assez grand nombre de formes rixes
ou stalles, nous n'en possedons pas de mobiles, composecs d'un
grand nombre de sieges. Celles que lion voit dans quelques musees
Le Romuleon, manuscr.
n" 6984, Biblioth.
nat., XV" sifäcle.