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DRESSOIR 
dont les personnes habituees au luxe aiment a s'entourer. Le nombre 
des degres du dressoir etait fixe par Fetiquette : telle personne noble 
pouvait avoir un (IPCSSOlP a trois degres, telle autre a deux seule- 
ment. Quelquefois la eredenee et le dressoir ne fontqifun, ou plutot 
le dressoir sert de eredenee. La flgure 'l nous donne un dressoir 
remplissant cette double fonction ' ; un seul gradin porte des plats 
d'argent appuyes de champ sur un fond couvert d'etoffe. La petite 
armoire inferieure, servant de credence, est couverte d'une nappe 
sur laquelle sont posees trois aiguieres ega- 
lement d'argent. Mais le veritable dres-  
seoir n'etait compose que de gradins avec j a ä 
un dorsal et quelquefois un dais d'etoffe  t 
ou de bois sculpte, ainsi que l'indique la   
figure 92.  i f-ÄKÜ  Hi 
a En ladite chambre (de la comtesse    
a de Charolais, femme de Charles le Teme-  a l W 
a raire), il y avoit ung grand dresseoir, sur  l"; "llfty 
a lequel y avoit quatre beaux degrez, aussi    
a longs que le dresseoir etoit large, et tout  
recouvert de nappes, ledit dresseoir et les Il  
a degrez estoient tous chargez de vaisselles y  
a de cristalle garnies d'or et de pierreries T  
a et sy en y avoit de fin or; car toute la plus   
(c riche vaisselle du Ducq Philippe y estoit,    
a tant de pots, de tasses, comme de cou-   5 
a pes de fin or. Autres vaisselles et has-  4' W 
a sins, lesquels on y met jamais qu'en tel  
a eas. Entre autre vaisselle, il y avoit sur ledit dressoir trois dpa.. 
a geoirs d'or et de pierreries, dont l'un estoit estime a quarente mil 
a escus et l'autre atrente mil. Surledit dressoirestoit tendu un dor- 
a set (dorsal) de drap d'or eramoisy borde de velours noir, et sur 
a le velour noir estoit brodee de ün or la devise de Monseigneur 
(4 le Ducq Philippe, qui estoit le fusil. Pour declarer de quellegfugon 
a est un dorseret, pour ce que beaucoup de gens ne seavent que 
 c'est; un dorseret est de largeur de trois draps d'or ou d'un autre 
 drap de soye, et tout ainsi fait que le ciel que l'on tend sur un 
a lict, mais ce qu'est dessus le dressoir ne le passe point plus d'un 
a quartier ou d'une demi aulne, et est a gouttieres et a franges 
' Du manuscr. 
Valliiere, n" 92. 
l'Hist. 
Girard, 
crmzfe 
Nevers, 
Biblioth. 
fonds